dimanche 8 avril 2012

Chapitre 7

                                                     Chapitre VII: Mensonges




Quatre suspects: une prof d’anglais, un prof de physique-chimie, une prof de français et une prof d’histoire-géo. Chacun des quatre se retrouvent sans alibi valable. Mais parmi tous ces enseignants, seul Schaeffer, le professeur de chimie, méritait l’attention d’Aaron, enfin pour l’instant. A première vue, Schaeffer semblait être le seul habilité à mettre la main sur une solution de cyanure de potassium et c’était de surcroit le seul à bénéficier d’autant de temps libre le matin du meurtre. «  45 minutes ! Il aurait eu le temps de faire le tour du monde ! » s’exclama Aaron. Mais il y avait autre chose encore : le comportement de Schaeffer était plus qu’étrange et dieu sait que l’adolescent était doué dans l’analyse comportementale !

-         Qu’y a-t-il, Mr Law ? s’enquit l’inspecteur en haussant les sourcils en signe de surprise.

La salle était désormais vide de ses occupants mais la tension y était toujours autant palpable.

-         Monsieur, Schaeffer nous caches forcément quelque chose, fit Aaron posément. C’est un mauvais comédien, je connais son personnage et ce qu’il cache.

L’inspecteur jugea le jeune garçon du regard comme s’il s’attendait à voir quelque chose de spécial apparaitre soudainement de nulle part, comme un magicien sortant ses lapins de son chapeau.

-         Eh bien je vous écoute, petit. Éclairez-moi, répondit le policier en levant la tête aussi haut que sa taille le lui permettait.

Le jeune détective ferma les yeux et croisa ses bras derrière son dos.

-         Premièrement, lorsque Schaeffer prétendait s’être accoudé à son bureau afin d’entamer ses corrections, son regard s’est très rapidement détaché du votre. Bien sûr que vous l’avez vu, mais vous n’aviez pas jugé bon de lui donner une interprétation. C’est une nervosité faciale extrêmement populaire des menteurs, vous le saviez, mais vous n’y avez pas pensé. Beaucoup de signes vous bombardaient pourtant votre champ de vision : il passait régulièrement sa langue sur ses lèvres et tentait toutes les deux minutes d’avaler le peu de salive qui lui restait du fait de la montée de stress qui lui bloquait l’action des glandes salivaires. Au moment précis où notre homme parlait de ce qui l’occupait pendant les fameuses 45 minutes, il s’est délicatement étiré les bras au-dessus de sa tête pour se donner un temps de répit : cela lui donnait l’illusion d’être en sécurité en sachant sa parfaite maitrise de ses membres. Après s’être étiré, ses mains n’ont jamais quitté le contact avec son corps, il est clair qu’il n’était pas à son aise. Son visage était bien plus dirigé vers la droite ce qui ne peut que trahir des pensées que l’on veut cacher. Quant à ses pieds, il ne cessait de les frotter aux pieds de sa chaise avec une telle nervosité qu’il aurait facilement irrité le plus insensible des hommes. Voyez monsieur, c’est le mensonge qui parle.

-         Bonté divine ! s’exclama Dowper. Mais d’où tenez-vous donc toutes ces extraordinaires facultés d’observation ?

Aaron libéra ses yeux de l’emprise de ses paupières.

-         Eh bien c’est exactement la question qui ne cesse d’occuper mes pensées, monsieur, fit Aaron en arborant un sourire timide.

-         Oui, enfin quoiqu’il en soit, je pense qu’on finira par lui faire cracher le morceau, c’est de notre ressort, fit le policier en bombant le torse d’un air fier.

-         Inutile.

-         Pardon ?

-         Je sais ce que notre lascar nous cache.

L’air qui emplissait les poumons du policier s’échappaient soudainement comme si on avait éclaté un ballon. Il regardait maintenant Aaron d’un air interrogateur.

-         Il vit une aventure avec une des enseignantes.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire