dimanche 8 avril 2012

Chapitre 8

                                                    Chapitre VIII


             Si l’on devait mesurer la valeur d’un homme au nombre d’ennemis qu’il s’est créé tout au long de sa vie, celle d’Ethan Law aurait plus de prix encore que le plus rare des joyaux que la terre n’ait jamais eu à offrir. Prestige ou malédiction ? Imaginez-vous l’effet que cela produirait si votre nom était profondément ancré dans l’esprit de plus de 6 milliards d’individus. Vous entreriez dans la mémoire de chaque être humain à travers la planète. Et pourtant vous ne connaissez qu’une centaine de personnes à travers le monde : tout le monde connaissait Sherrin Ford et encore aujourd’hui on se fait connaissance mais jamais Ford et tout ce beau monde ne s’étaient réellement rencontrés. L’ombre d’Ethan parcourait les continents, bien plus qu’il ne l’avait fait en réalité. Très jeune déjà, il nourrissait l’ambition de fouler du pied chacun des recoins les plus reculés de la planète. Jamais il ne lui serait venu à l’idée qu’un jour, c’est l’inverse qui allait se produire : c’est le monde qui allait le découvrir. C’est le monde qui allait vers lui. La Terre ne tournait pas autour du Soleil, non, elle gravitait autour d’un seul homme. Le monde entier était la clientèle du détective, lui et ses innombrables épines qui bouleversent le cœur des hommes.

Les yeux d’Ethan étaient témoins des situations les plus monstrueuses et les plus improbables dans lesquelles l’être humain n’ait eu à rencontrer. Mais le tableau horrible qui se peignait au fil des jours ne put lui arracher une larme, l’atrocité de la réalité humaine était paradoxalement trop forte pour pouvoir le toucher. Ethan n’était pas insensible, non loin de là. Il avait déjà gouté à ce frisson provoqué par ses joues arrosées et larmoyantes mais jamais cela n’avait trahi une quelconque tristesse, non, ses premières larmes, il les offrit à la plus merveilleuse femme qu’il ne lui a jamais été donné de rencontrer : Lana Livier.

Cet homme de nature si réservé qui, en même temps, dégage cette incroyable joie de vivre en ne cessant jamais de chercher le rire là ou peu de gens aimeraient s’y aventurer, c’est-à-dire même dans les moments les plus difficiles, cet homme-là, se dit qu’il est probablement plus supportable de sourire à la vie plutôt que de s’apitoyer sur les malheurs qu’elle peut nous causer. N’est-ce pas là les gens les plus malheureux ? Ceux qui, pour rassurer leur entourage afin d’éviter de nourrir la peine sur le visage des personnes qu’ils aiment, sont contraints de porter un masque et de mentir, car la souffrance n’est pas quelque chose qui se partage mais quelque chose de contagieux ? Ethan faisait partie de ces personnes qui gardaient leur blessures leur ronger l’intérieur et qui, malgré tout, souriaient comme pour remercier la vie de leur avoir arraché ce à quoi leur cœur s’était fermement attaché. En réalité, Ethan Law était profondément marqué par l’injustice de la vie, et cette colère, il la catalysait en traquant les plus endurcis des criminels à travers le monde. Mais il savait que jamais ça ne suffirait pour pouvoir croiser une dernière fois encore, ne serait-ce que pour l’ordre de quelques secondes, le regard le plus magnifique qui n’ait jamais illuminé avec d’autant d’éclat le visage humain. Il savait que plus jamais son cœur ne lui offrirait autant de force, de vie et d’immortalité en palpitant fort comme un tambour contre sa poitrine. Jamais plus il ne pourrait se permettre le loisir de contempler la beauté de ce visage si calme et innocent qui sommeillait à ses côtés. Jamais plu il ne pourrait gouter au contact des lèvres les plus exquises qui soit, jamais plus il ne pourrait poser son regard sur ces cheveux harmonieusement ondulés ou encore à ce petit nez qui laissait s’échapper l’air qui soufflait le long de son visage. Enfin jamais plus la vie ne lui autoriserait le contact avec cette peau si douce et si saine ou encore cette main qui invitait la sienne à la rejoindre pour former un pont, le pont le plus court mais le plus solide qui n’a jamais été créé. C’était dans ces moments comme celui-ci qu’il est étrange de remarquer à quel point il est si facile d’être séparés, qu’importe la solidité des liens. Comment appelait-on cela encore ? Ah oui ! L’Amour. Un seul mot pour tout un monde…  un monde qu’il est décidément bien difficile de protéger.

Voilà donc qui était Ethan Law : l’homme qui, ayant perdu le bonheur de sa vie, s’était donné pour mission de préserver celui des autres. Un désespéré, un ange gardien, un suicidaire ou encore un inconscient, appelons-le comme il nous en convient de l’appeler, le fait est que la planète tout entière se réjouissait d’en avoir fait sa propriété. La vie d’Ethan Law était faite pleine de victoires héroïques contre toutes volontés malsaines qui projetaient de briser la vie d’autrui. Cet homme s’était fait la promesse de redonner aux gens la force de croire en l’espoir, chose que lui-même pourtant avait déjà perdu depuis si longtemps, telle une flamme qui brille dans l’obscurité illuminant dans sa dance tous les regards qui se posent alors sur elle.

Je n’interviendrais personnellement en tant qu’auteur qu’une seule fois. Je tiens tout bonnement à m’excuser auprès du lecteur de ma maladresse : les émotions ont pris le dessus et mes larmes se sont échappées venant s’imprégner au centre des lignes. Mais je pense que le lecteur comprendra aisément que le cœur ne se tait jamais et que de ce fait il est toujours bon de ne pas le priver de la liberté de s’exprimer. Il est dur pour un romancier ayant transmis la totalité de son âme dans sa plume de supporter le poids des souffrances de ses personnages quand bien même nous détenons fatalement leur avenir respectifs. Mais il est si réconfortant pour l’écrivain de savoir ses lecteurs si proches de ses personnages qu’il se sent obligataire d’une dette énorme envers cette fidélité : il leur doit sincérité et franchise. Je vous avoue donc cher lecteur avoir pleuré à chaude larme en retranscrivant ce trait spécifique de notre cher Ethan alors, une dernière fois encore, ne soyez pas sévère envers cette terrible inconvenance.

Mais ne vous méprenez pas, Ethan Law est, aux yeux du monde, un homme incroyablement intelligent auquel aucun mystère n’a jamais pu résister à son esprit rationnel et calculateur jusqu’à maintenant. Cet Ethan-là n’a absolument aucune ressemblance avec celui qui se cache timidement « à l’intérieur ».

Ethan Law avait seulement 16 ans lorsqu’il fit connaissance du monde de la criminologie. Pour son anniversaire, on lui avait offert la toute première aventure de Sherlock Holmes « Une étude en rouge » de Conan Doyle. Ce célèbre personnage de roman le fascinait, non bien plus encore, il avait l’étrange impression de le comprendre. Tout comme Holmes, Ethan faisait preuve d’une incroyable faculté de déduction, et ceci avec une facilité si enfantine qu’on ne voyait en lui rien de comparable avec les garçons de son âge. Il était un parfait inconnu, pire encore, un extraterrestre.

Un jour, en rentrant chez lui il perçut la voix sa mère en train de converser dans le salon avec une jeune femme dont il n’avait aucun souvenir du son de la voix. Ethan posa ses affaires au pied du mur du hall d’entrée, pénétra dans la cuisine et empoigna la poignée du réfrigérateur. Le bruit occasionné parvint jusqu’à l’oreille attentive de sa mère.

       - Ethan ? Tu ne viens pas dire bonjour ?

       - J’arrive, j’arrive, répondit-il d’un ton las.

Ethan se saisi d’un soda et rejoignit le salon. La jeune femme siégeait sur le fauteuil de cuir noir qui faisait face à celui de Mme Law. Lorsqu’elle vit Ethan, elle afficha un sourire rayonnant qui venait compléter l’éclat resplendissant de ses cheveux blonds, bouclés comme des rubans effilochés. Ses yeux verts le dévisageaient de la tête au pied comme un détecteur d’objets métalliques. C’était une de ces rares personnes dont la Nature avait jugé bon d’épargner le portrait de ses coups de pinceaux porteurs de défauts afin d’en préserver toute la beauté de l’art.

     - Bonjour, fit Ethan en cachant ses émotions du mieux qu’il put.

     - Bonjour Ethan, lui répondit-elle en dévoilant ses dents parfaitement blanches et alignées.

Mais alors qu’Ethan s’apprêtait à monter à l’étage pour finalement rejoindre sa chambre, et sans doute dévorer un roman policier, il s’arrêta net. Il retourna sur ses pas et vint s’asseoir sur le dernier fauteuil libéré.

-         Madame, vous êtes danseuse de ballet, n’est-ce pas ? lança-t-il la tête relevée au plafond, les yeux vagues.

-         Oui. C’est vrai. Mais comment le sais-tu ? lui demanda la jeune femme en haussant l’arcade sourcilière, bouche bée.

-         Ah non Ethan, tu ne vas pas recommencer ! s’exclama Mme Law. On s’était mis d’accord, pas de déductions sur les visiteurs.

-         Oui, d’accord…

-         Oh, mais ça ne me dérange pas, rassura la jeune femme, au contraire ça m’intrigue beaucoup.

-         Non ne fais pas attention Marta, Ethan est disons…différent. Allez files dans ta chambre.

-         Non, non, vraiment, j’insiste, s’enquit la visiteuse prête à lui saisir le bras.

-         Elle insiste, répéta Ethan sur un ton radicalement différent.

Mme Law demeura silencieuse quelques secondes. Son regard passa d’Ethan à sa jeune amie, puis d’Ethan à elle. Elle céda finalement anxieuse, avec un pincement de lèvres significatif.

       -  Eh bien ? reprit la visiteuse.

       -  Je vois simplement que vous ne portez pas de chaussures à talon, lança                Ethan, le sourire au coin des lèvres. Pourtant, si j’en crois le catalogue de chaussures ouvert sur une page entièrement consacrée aux talons reposant sur la table, j’imagine que vous en faites une préférence personnelle. Il n’y a qu’une seule explication assez solide qui me vient à l’esprit capable d’expliquer que vous n’en portez pas aujourd’hui: vous vous êtes blessée en dansant sur la plante des pieds, je me trompe ? Les chaussures à talon, le talon lui-même étant surélevé, vous aurait contrainte à donner davantage d’appui sur vos doigts de pieds déjà endoloris. Il n’était donc pas question pour vous d’en porter, au moins jusqu’à ce que cela eut fini par guérir. De plus, bien que vos chaussures actuelles soient faites pour laisser à vos pieds toute la liberté de respirer, je remarque qu’elles sont enveloppées dans une paire de chaussettes, et qui plus est pas des plus fines. Pourquoi ? Je ne vois aucune autre explication que celle-ci : vos chaussettes n’ont pour but que de dissimuler des regards trop curieux le vilain pansement que vous avez pris soin d’apposer sur l’extrémité de votre pied gauche. Mais peut être que cela ne se cache pas aussi bien que vous l’espéreriez puisque je vois clairement que celui-ci présente une couche un peu plus épaisse que celle de votre pied droit, trahissant le tissu pharmaceutique.

          - Incroyable ! s’exclama la jeune femme en applaudissant, admirative.

          - Bien vous m’excuserez, fit Ethan en se relevant péniblement du fauteuil auquel il commençait cruellement à s’accoutumer. Mais j’ai pas mal de devoirs qui m’attendent. A une prochaine fois, peut-être.

Ethan n’attendit pas la réponse de leur hôte et avait déjà rejoint sa chambre. Le jeune homme était vexé. Il avait tant d’autres choses à révéler sur la personne de la jeune femme mais sa mère s’opposait toujours avec beaucoup de fermeté à ce qu’il dévoile impoliment sur un plateau d’argent la vie privée de toutes les personnes qu’il rencontrait. « Les gens détestent être percés à jours mais ils apprécient toujours grandement apprendre des choses sur les autres » lui disait-elle toujours accompagnée d’un bref sourire.

Aujourd’hui, les polices du monde entier sollicitaient ce don aussi irritable que spectaculaire qui faisait d’Ethan Law l’un des plus célèbres détectives consultants de la planète.



                                                            *

                                « - Je savais que je te trouverais ici.

Les paroles de Flynn venaient briser le silence absolu qui régnait dans la pièce. Aaron était assis au beau milieu de la scène de crime à quelques centimètres de la plate-bande qui retraçait les contours sur le sol de ce qui fut auparavant le corps inanimé de Marty Faint.

-         Flynn. T’en pense quoi exactement ? demanda Aaron d’une voix sombre sans se retourner.

-         De quoi est-ce que tu parles ?

Le rideau du silence s’abattit à nouveau. Le jeune détective s’immisça une nouvelle fois dans ses pensées puis après une bonne dizaine de minutes qui en paraissaient en une éternité, il reprit la parole.

-         J’ai beau lister, modeler et assembler tous les éléments du puzzle dans tous les sens inimaginables, je ne vois aucune porte de sortie. Qu’est-ce que nous avons à l’heure actuelle ? Une femme assassin invisible qui ne laisse aucune trace susceptible de nous mener jusqu’à elle, deux victimes ayant perdu la vie la même journée pour je ne sais quelle raison, une arme du crime qui porte les empreintes d’un suicidaire mort il y a 7 ans de cela, un téléphone portable empoisonné qui ne semble pas avoir affecté la première victime mais exclusivement la deuxième quand bien même toutes les deux l’ait touché, un professeur de physique un peu douteux, un message étrange…

-         Un message étrange ? le coupa Flynn.

-         Oui. Une vieille enseignante nous a rapporté le fait qu’un ancien professeur appelé Robert Mayson, qui n’était autre que le père de Marty Faint, notre victime, s’est suicidé chez lui il y a 7 ans de cela.

-         Le père de Faint ? répéta Flynn abasourdi.

-         Attends il y a plus intéressant encore : il a laissé un message d’adieu derrière lui dans lequel il indique que dans les 7 années à venir ses enfants connaitront un changement important.

-         « Ses enfants » ?  Mais je croyais que Marty Faint était fils unique ? s’enquit Flynn, les sourcils froncés.

-         C’est le cas. C’est pourquoi j’ai du mal à saisir le sens de ce message. Et puis quel changement prévoit-il ?

-         Aucune idée et je ne pense pas qu’on trouvera les réponses à nos questions de sitôt.

Aaron approuva d’un grognement étouffé.

-         Bon. Et en ce qui concerne le stratagème de la chambre close, tu as une idée de la façon dont a procédé l’assassin ?

Un second grognement vint trahir l’impuissance du jeune détective. Mais cette fois-ci, Aaron croisa le regard de son ami.

-         Oh ! Quel regard électrique ! s’exclama Flynn d’un ton laconique.

Mais voyant qu’Aaron restait impassible à ses traits d’humour, le sourire moqueur du colosse s’effaça peu à peu. Le jeune détective faisait de grands yeux et Flynn était persuadé que s’ils s’étaient réincarnés dans un dessin animé, il aurait pu apercevoir la petite ampoule clignoter au-dessus de sa tête d’un air ingénieux. Visiblement, les neurones ont finis par s’entrechoquer et provoquer enfin un déclic.

-         Quoi ?

-         Electrique…, marmonna Aaron, pensif.

-         Hein ?

L’adolescent se releva soudainement. Mais avant que Flynn n’ai pu lui demander davantage d’explication, il traçait déjà le tour de la pièce de ses pas, les mains croisés derrière le dos et les yeux clos comme à son habitude. On aurait dit un somnambule déambulant dans tous les sens possibles et bien sûr sans raison apparente.

-         Tu es un génie Flynn, reprit brusquement Aaron cette fois à voix haute.

-         Il m’arrive de l’être, renchéri le colosse d’un air fier. Mais dis-moi plutôt ce qu’il y a.

-         La première fois que je suis rentré dans la pièce, lorsqu’on a découvert le corps avec Keisuke, j’ai saisi la clef et au contact j’ai clairement senti un courant électrique me parcourir les doigts. J’en suis certain maintenant, ce n’est pas un hasard et c’est surement un indice indispensable qui permettra de comprendre le stratagème utilisé.

-         Un courant électrique ? Mais tu es sur qu’il s’agit là d’un lien avec notre aff...

Flynn s’interrompit sous le poids du regard inquisiteur que lui jetait son ami.

-         Oui évidemment, excuse-moi, reprit-il en baissant la tête.

-         Voyons voir…Le seul moyen de faire entrer la clef au centre de la pièce depuis l’extérieur est de se servir de cet espace qui sépare le pied de la porte à la surface du sol. La hauteur ne dépasse pas les 5 mm mais sachant que l’épaisseur de la clef est de 3 mm, c’est largement suffisant.

-         Et si la tueuse avait tout bonnement donner un simple coup de pied contre la clef afin de lui faire traverser la pièce depuis le couloir ? hasarda Flynn.

-         Idiot, j’y avais déjà pensé. C’est impossible. Tu as déjà oublié que la clef a été retrouvée sous la main de la victime ? De cette façon, la clef n’aurait jamais pu s’y trouver.

-         Bien, c’est très sympathique de démolir allègrement toutes mes théories mais il serait peut-être temps d’en trouver une assez solide tu ne crois pas ?

Aaron lui répondit d’un sourire forcé.

-         Alors, où vous en êtes tous les deux ? lança Flynn dans un ton plus subtil.

-         Qui ? répliqua Aaron perdant le fil de la conversation.

-         Épargne-moi le coup de celui qui ne voit pas à quoi je fais allusion. Je parle de toi et d’Aria bien sûr.

-         Rien de spécial. On est de bons amis, c’est tout.

-         De bons amis ? Tu veux rire ? On croirait deux super-aimants qui n’arrivent pas à se défaire !

Le silence retomba.

-         Des aimants ? reprit Aaron d’un ton détaché.

-         Et voilà que ça recommence ! souffla Flynn en relevant la tête en arrière, les yeux dirigés au plafond.

-         Un courant électrique, des aimants et… une clef. Une clef en fer ! Un conducteur !

Le jeune détective bondit d’un seul coup dans les bras de Flynn comme un petit singe répondant aux appels de sa mère. ( aux appels d’une banane tentatrice et irrésistible).

-         Hé !

-         T’es génial vieux ! explosa Aaron surexcité.

-         Quoi ? Qu’est-ce que j’ai encore dit ? répliqua le colosse tentant de se détacher de l’étreinte de son ami.

-         J’ai compris ! Je sais comment cette femme s’y est prise pour commettre son crime !



*



-         J’espère pour vous que vous avez une bonne raison de m’avoir dérangé, Law, avertit l’inspecteur Dowper. Ce n’est pas un jeu et l’atmosphère est déjà assez tendue comme ça.

-         Vous n’allez pas le regretter, rassura Aaron en affichant un immense sourire.

-         Croyez-le, c’est un sacré tuyaux qu’il a là, confirma Flynn.

-         Eh bien allez-y, Law. Epatez-nous.

-         Monsieur, tout d’abord il faut que je vous fasse part d’une chose, sinon je doute que vous y compreniez quelque chose.

-         Allez-y.

-         A la découverte du corps de Marty Faint, au moment même où j’ai saisi la clef de la salle, j’ai senti comme un courant électrique.

-         Un courant électrique ? répéta Dowper incrédule.

-         Oui, je n’y avais pas prêté plus d’attention que ça au départ mais je viens seulement de réaliser à quel point c’est très important. La clef est bien en fer, n’est-ce pas ?

-         Oui, mais…

-         Et le fer est une matière conductrice d’électricité, n’est-ce pas ?

-         Oui, oui, mais…

-         Donc sensible au magnétisme, oui ?

-         Law ! s’époumona Dowper. Je n’ai pas le temps de jouer aux devinettes alors venez en au fait. Qu’est-ce que vous essayez de nous dire exactement ?

-         Monsieur, je pense que l’assassin s’est simplement créé un aimant et s’en est servi pour déplacer la clef par électromagnétisme.

L’inspecteur plongea son regard dans celui d’Aaron avec une intense profondeur comme s’il tentait de l’hypnotiser. Aaron se noyait littéralement dans ce néant oculaire qui lui agrippait sévèrement le visage. Ce combat silencieux failli lui faire manquer l’équilibre, mais soudain, le rideau s’abattit sur le visage de l’inspecteur chassant sa mauvaise humeur qui lui collait la peau depuis la veille. Il laissait place désormais à une mine enjouée peignée d’un agréable sourire. Visiblement, le policier était ravi d’entendre pareille nouvelle. Même si en réalité elle venait de la bouche d’un gamin de 17 ans.

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